Le minibus qui vient me chercher à l'auberge est étrangement vide. Après prise de renseignements, il s'avère que je serai seul avec le guide ! Ce trek me fera voyager dans la Cordillera Real, autours des montagnes Condorriri et Huayna Potosi.


Il nous faudra 2h30 pour atteindre le début du chemin. Je m'inquiète vite de la forme de Gonzalo (le guide), le voyant effectuer de tous petits pas et prenants souvent des pauses. Il me faudra plusieurs heures pour que mon cœur me fasse réaliser que c'est simplement le rythme adéquat ! 

Gonzalo est un guide atypique : il ne suit pas souvent les chemins, lance de la musique sur son téléphone, passe des coups de fils à chaque passage de col, et... Mais qu'est-ce qu'il fait encore ? Il se met à lancer des cailloux en direction d'amas de pierre. De gros rongeurs (mi-écureuil, mi-lapin) appelés viscachas en sortent et fuient en sautant de pierre en pierre! Au total, Gonzalo lancera plus d'une centaine de cailloux en direction de toute sorte d'animaux durant le trek. J'ai du mal à cacher mon embarras...


Arrivés au refuge, nous laissons nos sacs pour attaquer la montée du Pico Austria (5350m). Le souffle manque mais quelle vue à l'arrivée! A l'horizon, on aperçoit le lac Titicaca et la Paz. Derrière nous, la Cordillera Real est sous les nuages. 

De retour au refuge, Gonzalo me lance un "Qué tal" auquel je réponds sobrement "Estoy casado (marié)" - "Qué?!" - "Estoy cansado (fatigué)". Une scène banale dirons-nous.

Nous passons la soirée avec deux francophones faisant un bout du trek et ayant débutées un tour des alternatives d'Amerique du Sud (projets et lieux de vie). Elles viennent tout juste de rencontrer les géniales Mujeres Creando à la Paz !


Le lendemain, nous arrivons à destination alors qu'il est seulement midi. Après un copieux repas, Gonzalo me demande si je souhaite achever le parcours du trek dans la journée pour aller un peu plus loin demain. J'acquiesce, mais arrive épuisé au refuge après avoir marché au final plus de 9h dans la journée ! 

Le refuge où nous passons la nuit est un des refuges du camp bas de Hayna Potosi (duquel est partis Éric). Le lendemain, nous partons pour le camp du haut où Éric a passé la nuit avant de tenter (et de réussir) l'ascension. Gonzalo veut absolument me faire toucher la neige du Huayna Potosi (il est aussi guide pour cette ascension)! Arrivé après 1h30 de marche, je demande autours de moi "Vous avez vu Éric??" aux grimpeurs épuisés que je croise et qui reviennent tout juste de l'ascension, malheureusement aucun n'a entendu parler de ce grand grimpeur. Je redescends avec un groupe de 5 personne dont une seule a réussi l'ascension... Le bus nous récupère, retour à la Paz.