Pour ce trek de 3 jours pour alpiniste débutant, je pars un peu nerveux avec la peur d'échouer cette ascension à plus de 6000m.


Le premier jour me rassure, je me sens bien physiquement. 

L'excursion de l'après midi, pour nous apprendre les bases de l'alpiniste sur un glacier près du premier camp est super. Nous sommes tous équipés d'un casque, d'un piolet, de chaussure de ressemblant à des chaussures de ski, et de crampons.

Je m'amuse comme un fou et pour finir nous essayons d'escalader un mur de glace à la force de nos bras avec les piolets. Une seule personne de notre groupe de 5 a réussi à imiter les guides. Malgré mon échec à 1 mètre de l'arrivée, j'ai pris un grand plaisir à essayer de gravir ce mur. Si seulement j'avais été plus régulier à l'escalade de Montmartin, j'aurais sûrement réussi ;)

Une fois de retour au camp, c'est popcorn, chocolat chaud et jeu de carte en attentant le repas du soir.

Les affinités commencent à se créer au sein du groupe, et nous allons avoir besoin de se soutenir pour réussir ce challenge qui se présente devant nous. Je fais la connaissance de Julien, un habitant de Gatineau (le monde est petit, Margot), qui malheureusement pour lui a la tourista.


Le deuxième jour commence tranquillement avec un petit déjeuner à 8h. Nous jouons aux cartes en attendant le déjeuner qui arrive à 11h.

Le repas chaud dans le ventre, nous voilà partis pour un peu moins de 2h de marche pour une ascension de 500 mètres (4700m à 5200m). Tout se passe bien, nous nous sentons tous bien à l'arrivée au refuge.

Nous dînons à 17h, et à 18h30 après les explications pour l'ascension du lendemain nous nous couchons.

Impossible de trouver le sommeil. Est-ce le stresse de l'ascension ? Nous nous sentons tous comme la veille d'un examen, et pour cause peu de personnes réussissent cette ascension - suivant les informations trouvées sur internet 25 à 50% de réussite. Est-ce le mal de l'altitude ? Est-ce le fait de se coucher à 18h30 pour un réveil à 23h30 ? Sûrement un mélange de tout cela.


Nous avons 3 guides pour 5, Julien n'étant pas sûr de réussir à cause de sa tourista et ne voulant pénaliser personne, se retrouve seul avec un guide. Pour ma part je me retrouve avec Stef, un Hollandais. Le dernier duo est composé d'un Anglais et d'un Néo-zélandais.

À 00h30 nous partons équipés comme des vrais alpinistes, avec les étoiles et la lampe frontale comme seul éclairage.

Dès la nuit j'avais ressenti le mal des montagnes et cela va se ressentir de plus en plus à l'approche du sommet.

Les chaussures ne sont vraiment pas adéquates pour marcher sur le début du parcours rocheux. Mais après 1h de marche, nous arrivons sur la partie neigeuse. Nous équipons nos chaussures des crampons pour adhérer à la neige.

Le début de l'ascension technique commence ! Nous enjambons des crevasses, marchons à flanc de montagne avec du vide de part et d'autre, et sur certains passages très verticaux nous devons utiliser le piolet pour nous hisser à l'aide de nos bras.

Le mal de tête et l'envie de vomir est de plus en plus fort, mais je tiens bon.

Au bout de 3h de montée, le néo-zélandais commence à vomir (victime du mal des montagnes) mais il continue.

Nous avançons pas après pas, les pauses sont de plus en plus rapprochées à l'approche du sommet.


Et c'est à 5h30 que nous arrivons tous les 5 en haut de Huayna Potosí, à 6088m ! 

C'est avec beaucoup de fierté et de joie que je contemple le lever de soleil.

Quelle vue magnifique à 360 degrés ! 


La neige fondant vite dès les premiers rayons de soleil, nous devons nous presser de redescendre après la séance photo.

La fatigue et le mal des montagnes m'oppressent, mais il n'y a pas d'autre choix que de descendre. Après 2h de descente plus ou moins compliquée, nous arrivons au refuge.

Nous sommes tous fatigués et 3 sur 5 à avoir le mal des montagnes. Nous avons 1h de pause et une soupe pour reprendre des forces, et nous aider à terminer l'heure de marche qu'il nous reste pour atteindre le premier camp en bas de Huayna Potosí.


Quelle expérience !

Ce trek se termine en échangeant nos contacts, même s'il y a peu de chance que nous nous revoyons nous aurons partagé cette folle aventure.

Je file donc rejoindre Robin à l'auberge, car le voyage continue !