Bonne surprise en arrivant à CDMX (Ciudad De MeXico) : le centre historique est sympa, il fait frais le soir, et la qualité de l'air a fait d'énorme progrès ces dernières années ! Enfin je crois, moi qui était resté sur "la ville à l'air le plus pollué du monde".


En plus, à une heure de bus seulement au nord-est de là, il y a les immenses ruines de Teotihuacán. À son apogée autours du VIe siècle, c'était la plus grande ville de toute l'Amérique, voire du monde (200 000 habitants). On parle de civilisation de Teotihuacán tellement sa puissance politique et économique était grande. Elle avait notamment conquis Tikal au IVe siècle. C'était une ville multi-ethnique avec des quartiers distincts habités par différents peuples, dont un quartier maya.

En arrivant je ne suis, à dire vrai, pas impressionné par le site, trop goudronné à mon goût. La pyramide du soleil est certes immense (la 3e plus massive du monde) mais l'aspect désertique du site m'enchante moins qu'à Tikal par exemple. Cependant, la vue depuis la pyramide de la lune vaut à elle seule la visite !


Le samedi, je vais visiter le musée de la Révolution qui cause de la révolution mexicaine (1910-1920), de ses prémices et de ses conséquences. J'y suis allé surtout parce que j'étais curieux d'y voir la place accordée à Emilio Zapata et Ricardo Flores Magon.

J'ai déjà parlé des zapatistes, qui se réclament donc de Zapata. Celui-ci était le chef d'une armée de paysans du Morelos (directement au sud de Mexico) qui luttaient pour récupérer des terres dont la propriété était revendiquée par de grands propriétaires. Alors que des luttes de pouvoir battaient leur plein pour s'emparer de la tête de l'État, il disait que "la révolution ce n'est pas simplement changer de dirigeant, c'est changer les conditions de vie du peuple".

Plus intéressant encore est la figure de Ricardo Flores Magon, considéré comme un précurseur de la révolution. Il fonde en 1900 avec ses deux frères un hebdomadaire, Regeneracion, qui participe à diffuser les idées révolutionnaires dans la société mexicaine (et qui influença Zapata). En exile forcé aux USA à partir de 1904,

il participe à création du Parti Libéral Mexicain en 2006, le premier et le plus puissant mouvement d’opposition à la dictature. Sa pensée évolue tendit que son influence grandit et il développe au fil des années un véritable projet révolutionnaire (d'inspiration communiste libertaire) en s'appuyant sur le fonctionnement des communautés indiennes (décisions prises en assemblée, refus de la propriété individuelle, etc). Condamné à plusieurs reprises, il mourra en prison en 1922. L'État mexicain (qu'il souhaitait détruire) l'a depuis élevé au rang de mythe révolutionnaire : même mort, il ne le lâche pas !


L'auberge dans laquelle je loge a un bar sur une terrasse, avec une vue sympa sur la cathédrale. J'y rencontre Sam, un Australien qui voyage également uniquement en Amérique Latine depuis un an. Le plus fou c'est qu'il a lui aussi son vol de retour lundi ! Discuter en espagnol avec un Australien, c'est (vraiment) pas commun. Nous sommes tous les deux contents de rentrer, mais lui se voit continuer à voyager après s'être refait une santé financièrement alors que mon côté, j'ai d'autres envies à court et moyen terme. Je suis cependant persuadé que je reviendrai par ici !


Ainsi s'achève donc ce grand et magnifique voyage. Je fais un dernier tour dans Mexico en écoutant ce morceau des Gallo Negro, une parfaite conclusion !