Nous faisons une arrivée remarquée à Santiago ! Un spectacle de rue se déroule sur la place principale et, dépassant la foule d'une bonne tête, il nous est demandé de participer au show. Eric ira jusqu'à embrasser l'humoriste qui fait le show, quel acteur !

Nous logeons peut-être dans la meilleure auberge que nous ayons faite, avec de très bons lits et un petit déjeuner inclus dans un café juste à côté.


Le mardi, nous faisons un free tour très intéressant. Vous avez donc le droit à un petit résumé des faits de l'histoire du Chili qui nous ont marqués.

La ville de Santiago a été fondée par un conquistador, Pedro de Valdivia, en 1536. Les Espagnols ont rencontré des difficultés à continuer leurs conquêtes plus au sud car des tribus indigènes leur résistaient vaillamment : les Mapuches. C'était d'ailleurs déjà eux qui avaient stoppé l'expansion de l'empire inca peu avant.

Après sa rupture avec l'Espagne en 1810, la nouvelle République chilienne avait des difficultés à contrôler le territoire qu'elle s'était assignée. Elle développa donc des projets de colonisation, et des milliers d'Allemands émigrèrent alors au Chili à l'invitation du gouvernement. Cela se remarque aujourd'hui car il y a ici de nombreuses brasseries et rues aux noms germaniques.

Les guerres qu'ont menées les États chilien et argentin contre les Mapuches par la suite ont réduit considérablement le territoire de ces derniers. De grandes compagnies occidentales se sont emparés des terres (comme Benetton en Argentine, pour la production de laine). Pour l'anecdote, Florent Pagny s'est installé en Patagonie argentine sur d'anciennes terres mapuches. Mais comme c'est un mec bien, il emploi un Mapuche pour s'occuper de sa maison...

Le conflit entre les États et les Mapuches continuent encore aujourd'hui car ces derniers revendiquent l'usage de ces terres ancestrales. Dernièrement au Chili, des Mapuches ont été emprisonnés après avoir été accusés à tort d'assassinat : la justice s'est rendu compte que les preuves avaient été créées de toute pièce par des policiers. La lutte des Mapuches est soutenu par beaucoup de Chiliens et est un sujet très clivant dans la société chilienne.


Ce qui nous amène à un autre fait important qui divise également beaucoup les gens au Chili : l'arrivée au pouvoir de Salvador Allende et la dictature de Pinochet.

En 1970, Salvador Allende est élu démocratiquement comme président du Chili (et alors que le foquisme est à la mode en Amérique Latine). Premier président socialiste d'Amérique Latine, il est porteur d'espoir pour une partie du peuple aspirant à plus d'égalité (scolarité et santé gratuite) et fait figure d'épouvantail pour les libéraux et les conservateurs qui craignent une faillite du pays. Les USA et les militaires chiliens vont, après de multiples essai de déstabilisation du gouvernement, fomenter un coup d'État le 11 septembre 1973 mené par le Général Pinochet. S'ensuit 17ans de dictature avec de nombreuses disparitions de personnes proches des milieux socialistes et syndicalistes, et opposées à la junte militaire en place. En 1988, Pinochet perd un référendum plébiscitaire qui devait prolonger son pouvoir, ce qui fait débuter une période de transition vers l'élection de 1990.

Témoin du caractère patriarcal de la société chilienne, Santiago compte plusieurs dizaines de cafés où les serveuses sont habillées en petite tenue, appelés cafés con piernas (littéralement "cafés avec des jambes"). Ces cafés se sont développés sous la dictature puis dans les années 90.


Nous avons également visité deux musées intéressants : le musée de la mémoire et des droits de l'homme (consacré aux droits bafoués sous la dictature) et le musée des beaux-arts.

Nous avons mangé au restaurant un plat de mariscos (fruits de mer) et un pastel de choclo qui peut se rapprocher d'un hachi parmentier mais avec une purée de maïs et sur le dessus une couche de sucre gratiné.

Notre séjour de deux jours chez notre couchsurfeuse était très intéressant, nous avons parlé de divers sujets. C'est fou comme les personnes parlent de tous les sujets sans tabou ici. Elle nous a également fait goûter les humitas (une sorte de purée de maïs roulé dans des feuilles de maïs).

Le vendredi soir, nous nous rendons à l'Estadio National pour voir un match de l’Universidad de Chile, un des deux gros clubs de foot chiliens. Grosse ambiance dans ce stade mythique (on a pris une vidéo visible ici), qui fut utilisé comme camp de prisonnier sous la dictature. Spéciale dédicace à Flo sans qui nous n'aurions pas pu assister à ce match (il n'y a pas de guichet au stade...) !


Nous rejoignons ensuite Claire-Mila et Lionel à Valparaiso pour le dernier épisode de la team Réal !