Je fais un trajet en bus vers Puerto Barrios puis prend une lancha pour Livingston. Cette ville caribéenne, non reliée au continent par la route, abrite une forte communauté Garifuna (issus du métissage d'anciens esclaves africains et d'autochtones). J'y passe une nuit dans un hôtel le long du fleuve (le Rio Dulce), c'est le luxe !


Le lendemain, je prends un bateau pour remonter le Rio Dulce jusqu'à un restaurant, mon lieu de transit. Au bout de 2h30 d'attente et deux coups de fil plus tard, un petit vieux arrive avec son bateau pour m'amener à mon nouvel hôtel. On s'arrête prendre de l'essence et là, on ne me l'avait encore jamais fait celle-là, il me demande si ça me dérangerait de payer ! Le voyage m'aura donc coûté 2 galons de diesel (on est bien obligé de se fier au calcul), soit l'équivalent de 8,5€ tout de même. On repart à pleine balle vers l'hôtel, c'est bien agréable avec le soleil couchant. Mais tout d'un coup, nous sommes freinés violemment : mon conducteur a trouvé le moyen de foncer dans un filet de pêche au beau milieu du lac ! Le pêcheur qui était non loin lui passe un savon puis, avec son aide, nous nous extirpons de ce piège et nous en allons.

La première impression quand j'arrive à l'hôtel est celle d'un endroit abandonné : cabanes non terminées ou désaffectées, pas une âme de croisée... Il n'y a effectivement pas grand monde : je serai le seul touriste durant ces 3 nuits.

Mais l’hôtel est situé sur la place du village, si on peut dire, car ce "village" de 8 maisons n'a pas de rues, et la place est un terrain de foot. Une église et une école ponctuent le tout. Il y a au total 38 familles qui vivent le long de la lagunita. Elles forment une communauté Q'eqchi', du nom de leur langue. Un de ces endroits à l'écart du vacarme du monde, qu'on met peu de temps à apprécier !


Un après-midi, il me prend l'idée de partir faire un tour de kayak. La patronne, voyant que je jouais au fauché, m'a proposé qu'un enfant m'accompagne gratuitement (c'est vraiment pratique ces trucs-là) mais celui-ci avait finalement d'autres plans (c'est scandaleux, je trouve aussi). Du coup, je pars seul sous les "ne vous inquiétez pas, on ne se perd pas ici". Je vais voir les autres lagunes qui longent le rio Dulce et qui font partie de la réserve Biotopo Chocon-Machacas. C'est paisible mais vivant, pas mal de familles habitant les environs. Lorsqu'il est l'heure de rentrer, je me fais une petite folie et prend un canal sur ma gauche par curiosité. Je débouche sur une lagune... C'était en fait le chemin du retour ! L'instinct de survie, sans doute.