Je fais une escale à El Remate, sur la route de Tikal. C'est un petit village sympathique au bord d'un lac. Je m'y baigne avant de prendre un mini-van pour Tikal.

Tikal est un des sites mayas les plus grands et les plus visités. Je passe une nuit dans un des trois hôtels à proximité (dans une tente hein) pour pouvoir être parmi les premiers à y rentrer. Il est très difficile de dormir avec ce temps (chaleur torride, humidité énorme, absence de vent). La température baisse à peine la nuit...


J'entre comme prévu un peu avant 6h dans cet immense parc, et me rue (enfin pas trop non plus, je suis avec une quinquagénaire états-unienne) au Temple IV. C'est le temple le plus haut (65m) et nous voulons y admirer le lever de soleil. Malheureusement pour nous, il y a beaucoup de nuages à l'horizon, ce qui me forcera a refaire cette montée éreintante à midi. Mais c'est un des points de vue qui nous fait apprécier Tikal : des édifices qu'on devine à peine, plongés dans cette jungle épaisse !

Les différentes cités-États mayas (il n'y avait pas un "empire" unique comme chez les Incas) ont connu leurs apogées respectifs entre les IIIe et IXe siècles, jusqu'à leur abandon progressif à la fin du Xe siècle.


Vers 15h, j'attends le bus pour Uaxactun, un village situé à proximité d'autres ruines plus profondément dans la jungle. Un mec passe en moto alors que je fraternise avec un des gardes forestiers à l'entrée du parc. Ce dernier m'encourage à monter, et c'est parti pour 23km à l'arrière d'une moto sur des routes en sale état et avec mon gros sac sur le dos ! Ça me rappelle les voyages sur la moto de Victor au Nicaragua, mais ici il y a moins de reliefs et ça va donc très vite !

On arrive à Uaxactun mais on m'apprend directement que le bus du lendemain après-midi "n'est pas rentré" - bref, qu'il n'y en aura point. Le seul bus restant part à 7h et j'ai donc 2h pour aller découvrir les ruines avant la tombée de la nuit.

Uxactun était une cité rivale de Tikal qui a fini par être vaincu par cette dernière en 379. Autant il n'y avait pas beaucoup de monde aux ruines de Tikal, autant ici je suis complètement seul ! C'est d'ailleurs ça qui m'a amené ici. Les ruines sont à deux pas de ce village de 1400 habitants construit autours d'une ancienne piste d'atterrissage. Effectivement, au bout de longues années de fouilles, les archéologues en ont eu marre de faire les 4 jours de marche pour relier la ville la plus proche et ont fait construire une piste. Les vols ont continué après la fin des fouilles (années 30) et un village s'est construit autours de la piste : le village est devenu un centre pour la collecte du chiclé (la gomme qui était utilisée pour la fabrication de chewing-gum) dans toute la région du Peten.

L'ouverture d'une route dans les années 70 stoppa le trafic aérien et la piste sert aujourd'hui de terrain de foot, de parc, etc. Le chiclé est passé de mode et les habitants vivent dorénavant de la vente d'autres produits de la jungle - et un peu du tourisme, même si ceux-ci "ne viennent quasiment jamais" jusqu'ici. Et c'est bien un tort !

Le lendemain, je prends comme prévu le bus. Le départ du seul bus de la journée (il n'y a pas d'autres routes) est un évènement, il sillonne le village en long et en travers en klaxonnant. Les gens chargent tout plein de trucs, tout le monde se connaît et ça papote gaiement. Des bus comme on les aime !