J'arrive à San Cristobal, la capitale culturelle et historique de l'État du Chiapas. Elle est connue car c'est la plus grande (200 000 habitants) des cinq villes prises par les zapatistes de l'EZLN le 1er janvier 1994. C'était le jour de l'entrée en vigueur de l'ALENA, et les zapatistes, qui s'armaient et s’entraînaient depuis des années, lance le soulèvement armé à cette date pour marquer leur refus du libéralisme. San Cristobal est de fait un lieu symbole de l'explotation des Indiens par les Blancs et les Métis.

Peu après minuit, ils investissent donc le palais municipal et le sous-commandant Marcos, qui deviendra une célébrité, prononce un discours au balcon. Le groupe incendie le palais et s'en va, un peu plus de 24h après être arrivé. Ce sont dans les montagnes verdoyantes au nord de San Cristobal qu'ils se replient alors et c'est toujours là-bas que leur influence est la plus importante. Aujourd'hui, la région compte 28 communes autonomes, qui ont développé une autonomie en dehors du système institutionnel mexicain.


Enfin bref, c'est sympa l'histoire et tout ça mais j'ai un rôle de touriste à assumer moi ! Il ressort de mes recherches que le canyon de Sumidero situé non loin est un incontournable et qu'il est moins cher de le faire en tour organisé (youpi).

C'est en fait un incontournable dont on peut bien se passer. Le site étant extrêmement accessible (à quelques kilomètres seulement de l'aéroport de Tuxtla), il est rempli de bateaux de touristes, et d’îles de déchets plastiques. Peu après le départ, nous nous approcheons à quelques mètres d'un crocodile avec notre bateau bruyant comme pas possible, et je suspecte le croco d’être décédé ou payé par l'agence.

Le canyon en lui-même est impressionnant, mais l'atmosphère selfies/moteur/usine tue tout. Après une heure de bateau, nous arrivons au bout : un barrage et une magnifique centrale hydroélectrique, la plus grande du Mexique.

Au retour, nous faisons une halte à Chiapa de Corzo et j'en profite pour aller manger au marché. Alors qu'il fait une chaleur extrême, je commande malgré moi un bouillon de panse... 10 mois de voyage et je commande toujours les plats au pif, bravo !